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litterature francophone

2021-03-21T21:07:54+01:00

Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

Publié par MyaRosa

Gilles Paris

220 pages, éditions Flammarion, janvier 2021

Présentation de l'éditeur :

"Les cliniques spécialisées, je connais. Je m'y suis frotté comme on s'arrache la peau, à vif. Les hôpitaux psychiatriques sont pleins de gens qui ont baissé les bras, qui fument une cigarette sur un banc, le regard vide, les épaules tombantes. J'ai été un parmi eux."

Une dépression ne ressemble pas à une autre. Gilles Paris est tombé huit fois et, huit fois, s'est relevé. Dans ce récit où il ne s'épargne pas, l'auteur tente de comprendre l'origine de cette mélancolie qui l'a tenaillé pendant plus de trente ans.

 

Mon avis :

 

  Il me semble que c'est avec "Au pays des kangourous" que j'ai découvert Gilles Paris. J'avais été très émue par les sujets abordés dans ce livre et par Simon, le narrateur de cette histoire. Depuis, j'ai lu d'autres livres de l'auteur et je suis toujours charmée par sa plume et sa sensibilité. Il y a toujours de la tristesse et de la mélancolie dans ses écrits, mais aussi beaucoup de lumière et d'espoir. C'est quelque chose qui me parle et fait toujours écho en moi.

 

 S'il nous explique lui-même dans ce livre qu'il a mis des morceaux de lui et de sa propre vie dans chacun de ses écrits, Gilles Paris nous livre ici son oeuvre la plus personnelle. C'est une véritable mise à nu, une confession sans tabou dans laquelle il nous raconte son enfance, sa jeunesse, sa carrière, les rencontres qui ont marqué sa vie, son quotidien et sa vie d'aujourd'hui avec ses hauts et ses bas. Il nous explique tout ce qui a fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui : les relations très compliquées avec sa famille et plus particulièrement son père, ses excès, ses amis, ses amours, ses désillusions et ses dépressions.

 

 J'ai trouvé cela très courageux de se livrer ainsi et de se montrer sans secrets et sans artifices. Derrière l'homme souriant et malgré la mélancolie que l'on retrouve dans ses romans, je ne pensais pas qu'il y avait tant de souffrances. La dépression est tellement difficile à comprendre pour ceux qui ne la vivent pas. Il y a quelque chose d'assez ingrat là-dedans car ce n'est pas comme un cancer qui vous arrive en pleine figure. Le mal est souvent invisible ou bien caché et donne l'impression que c'est un choix alors que ça vous tombe tout autant dessus et ça peut revenir d'un seul coup alors que vous vous pensiez guéri. Gilles Paris explique parfaitement la culpabilité que l'on ressent, le dégoût de soi-même, l'impression d'être constamment sur un fil, le ras-le-bol de l'entourage qui finit par se lasser d'essayer de vous aider à vous sortir la tête de l'eau et l'impression d'avoir toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête.

 

 J'ai été très touchée par ce témoignage plein de courage. J'ai aimé la manière dont l'auteur nous parle de la place que tient l'écriture dans sa vie et de ce qu'elle lui apporte. On a toujours tendance à penser que ce genre de passion peut sauver de tout, mais ce n'est pas le cas. Il nous explique les pages blanches, le manque d'inspiration, l'envie de rien dans ces moments-là et l'impression qu'il ne parviendra jamais à écrire à nouveau. J'ai aimé le fait qu'il y ait de l'espoir sans que ce soit exagéré ou trop rose à la manière d'un roman feel-good. Il y a beaucoup de sincérité dans ce livre et c'est vraiment ce qui m'a plu. C'est une belle leçon de vie. Quel parcours ! J'ai adoré la fin et cette liste inattendue qui m'a fait refermer le livre avec le sourire.

 

A lire aussi :

Au pays des kangourous

Autobiographie d'une courgette

L'été des lucioles

La Lumière est à moi

Inventer les couleurs

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2021-01-21T08:47:53+01:00

Fais-moi peur

Publié par MyaRosa

Malika Ferdjoukh

381 pages, L'école des loisirs, octobre 2017

Quatrième de couverture :

Enfin seuls !
À peine la voiture des parents a-t-elle disparu dans la nuit noire que les cinq enfants Mintz, laissés sans surveillance, investissent la maison. On transforme la cuisine en patinoire, on fait exploser le pop-corn, on prépare une expédition au cimetière, on dessine des sorcières, on retrouve un copain fantôme…
Mais un certain monsieur N rôde dans le jardin. Il a mis son manteau rouge. Sous la neige qui tombe, on dirait le Père Noël. Il vient de tuer, son couteau est encore plein de sang, ses yeux remplis de haine. Il brûle de rage et de l’envie de poursuivre son massacre…
Les enfants Mintz, leur chat, leur chouette ne savent pas que cette soirée du 23 décembre  va virer au cauchemar.

 

Mon avis :

 

 Publié pour la première fois en 1995, ce roman de Malika Ferdjoukh me semblait parfait pour faire la transition entre Halloween et Noël, mais comme vous pouvez le voir, j'ai un peu de retard sur mon planning... Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps, j'ai adoré cette lecture !

 

 Une famille nombreuse, des jeux d'enfants, une petite fille qui veut absolument fêter Noël malgré sa religion, une chouette qui vit dans le grenier, une girouette en forme de sorcière, deux vieilles dames toujours collées à leur fenêtre, un joyeux bazar et un Père Noël tueur qui rôde dans les parages... Quelle ambiance ! On ne s'ennuie pas une seconde !

 

 Ce roman n'est pas du tout comme je l'avais imaginé, mais quelle bonne surprise ! J'ai vraiment adoré passer du temps avec les enfants Mintz et leurs amis. Qu'il fait bon vivre chez eux ! Il y a du bruit, du désordre et quelques disputes, mais il y a surtout beaucoup de rires et de joie. Les enfants se retrouvent seuls et en profitent pour faire quelques bêtises sans se douter de ce qui se trame dehors...  J'ai trouvé cette famille touchante et j'ai adoré la manière dont Malika Ferdjoukh raconte cette histoire. Elle s'adresse directement au lecteur, lui fait parfois remarquer les petites choses importantes qu'il aurait pu manquer et les détails cachés qui ont leur importance. On a l'impression d'assister en direct à tous les événements. J'ai également beaucoup aimé la manière dont plusieurs religions se mêlent et toutes les réflexions que cela entraîne. Il y a du suspense mais je crois que c'est surtout l'atmosphère de ce roman que je retiendrai. L'insouciance des enfants et cette ambiance tellement plaisante dans leur maison ! L'horloge-cachette, Bébé Lou qui répète tout, le vampire-sauce tomate, Odette et son arbre de Noël, Barnabé qui a toujours faim, Abracadabra et le chat qui change de nom...

 

 C'est un roman très bien écrit et beaucoup moins léger qu'il n'y paraît. Il y a des scènes assez angoissantes et j'ai été surprise d'y trouver autant de violence et de haine même si cela permet une réflexion intéressante. Je ne sais pas si j'aurais autant apprécié ce roman si je l'avais lu plus jeune mais en tout cas, j'ai tout aimé et je n'avais pas du tout envie de quitter ces personnages si attachants. Mamido, Bébé Lou, Radiah, Gabriel, Gervaise, Odette, Barnabé, Mone et Amoh sont formidables ! C'est un roman à découvrir absolument ! J'ai beaucoup aimé la manière dont les cultures et traditions s'entremêlent. Encore une fois, je suis bluffée par le talent de Malika Ferdjoukh et je me réjouis d'avoir d'autres livres d'elle à découvrir. Qu'est-ce que c'est agréable à lire ! D'ailleurs, si vous avez d'autres romans d'elle à recommander, n'hésitez-pas ! Je n'ai pas encore choisi le prochain.

 

 

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2021-01-18T09:09:38+01:00

Et que ne durent que les moments doux

Publié par MyaRosa

Virginie Grimaldi

346 pages, éditions Fayard, Juin 2020

Présentation de l'éditeur :

L’une vient de donner naissance à une petite fille arrivée trop tôt. Elle est minuscule, pourtant elle prend déjà tellement de place.
L’autre vient de voir ses grands enfants quitter le nid. Son fils laisse un vide immense, mais aussi son chien farfelu.
L’une doit apprendre à être mère à temps plein, l’autre doit apprendre à être mère à la retraite.

C’est l’histoire universelle de ces moments qui font basculer la vie, de ces vagues d’émotions qui balaient tout sur leur passage, et de ces rencontres indélébiles qui changent un destin.

 

Mon avis :

 

  En ce moment, je suis un peu en panne de lecture. Est-ce que ça vous arrive aussi ? Je commence un livre, puis un autre et encore un autre mais rien n'y fait, je traîne, je n'avance pas, j'ai l'impression de tourner en rond et j'ai l'impression que ça ne vient même pas du livre. Je m'endors au bout de trois pages. Je lis deux paragraphes et je me souviens que j'ai quelque chose d'autre à faire alors je repose le livre et quand je le reprends je relis le paragraphe précédent parce que je me rends compte que je l'avais lu sans vraiment y prêter attention. Vous connaissez ça ? Je me suis dit que si quelqu'un pouvait me sortir de là, c'était bien Virginie Grimaldi ! Avec son humour irrésistible, son style inimitable et ses histoires qui me font toujours rire aux éclats et pleurer comme une madeleine l'instant d'après, je ne pouvais pas trouver meilleure alliée !

 

 J'ai adoré ce roman et je pense qu'il ne peut laisser aucune mère indifférente. C'est un roman qui nous raconte la maternité avec beaucoup de justesse et d'émotions. Il y a d'un côté une mère qui le devient avant d'y être vraiment préparée. Son bébé, arrivé trop tôt, est branché toute la journée et son état reste préoccupant. Cette maman est bouleversée, rongée par la culpabilité, et terriblement angoissée face à leur avenir incertain. Chaque jour est une épreuve mais aussi une étape franchie et un pas de plus vers la liberté. On suit également une mère qui se retrouve seule après le départ de son petit dernier. Habituée à toujours faire passer les autres avant elle, elle se sent perdue et ne sait pas quoi faire de tout ce temps dont elle dispose. Elle se sent vide. C'est comme si sa vie n'avait plus de sens. Elle envoie des messages à ses enfants mais ils sont bien souvent occupés à gérer leur propre vie, loin et sans elle.

 

 On suit ces deux femmes que l'on voit s'affirmer et devenir plus fortes. Elles apprennent à ne plus se laisser marcher sur les pieds et à s'écouter. Parce qu'être mère c'est rarement comme on l'imaginait. Parce qu'il y a des épreuves à surmonter, des coups durs, des échecs et des déceptions. Parce qu'on s'oublie, dans l'ombre de ceux qu'on aime et enfouie sous les tâches quotidiennes. Parce que le temps passe. Pas assez vite pour l'une, beaucoup trop pour l'autre. Parce qu'il y a des rencontres, mêmes brèves, qui peuvent marquer toute une vie. Virginie Grimaldi nous touche en plein coeur. J'ai tellement aimé lire ce livre, rencontrer ces femmes et les voir évoluer. J'ai tellement ri et eu le coeur serré. J'aime les romans qui me font vibrer et ressentir différentes émotions et avec ceux de Virginie Grimaldi, je suis servie ! Ca marche à chaque fois et je suis toujours bluffée parce que même si nos histoires sont différentes, j'arrive toujours à m'identifier aux personnages et leurs histoires font toujours écho à la mienne ou à une émotion que je croyais enfouie. Je peux vous dire que c'est un roman que je n'oublierai pas et qu'il faut absolument découvrir ! C'est lumineux, plein d'amour et de bienveillance mais sans jamais être gnan-gnan. C'est toujours juste, spontané et inoubliable.

 

"Avant ta naissance, je n'avais jamais ressenti ces symptômes. J'ai la gorge comme un noeud, le ventre comme un trou, je sursaute au moindre bruit. Toutes mes couches de protection ont été arrachées, je me balade à poil dans une forêt enneigée peuplée de chasseurs, une cible autour du cou. Voilà, c'est ça. Tu es ma cible, mon talon d'Achille. Désormais, j'aime quelqu'un plus que quiconque, plus que moi-même. Désormais, je suis vulnérable."

 

"Mes vingt-trois dernières années ont été consacrées à mes enfants. Je ne me suis pas sacrifiée. Devenir mère a donné un sens à ma vie. Enfin, j’étais utile. Enfin, je comptais pour quelqu’un. C’est égoïste, j’en conviens. Je ne l’ai pas calculé : la maternité a réparé en moi ce que l’enfance avait abîmé."

 

A lire aussi :

Tu comprendras quand tu seras plus grande

Le Parfum du bonheur est plus fort sous la pluie

Mademoiselle Papillon

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2020-11-09T13:24:54+01:00

Mademoiselle Papillon

Publié par MyaRosa

Alia Cardyn

267 pages, éditions Robert Laffont, octobre 2020

Quatrième de couverture :

 Gabrielle, 30 ans, infirmière, s’occupe de grands prématurés dans un service de néonatologie intensive. L’univers de la jeune femme s’est réduit aux quelques mètres carrés de sa salle, la salle 79, où elle glisse lentement dans l’indifférence, lorsqu’elle découvre l’histoire de Mademoiselle Papillon.
 En 1920, dans une France ravagée par la Première Guerre mondiale, cette infirmière de la Croix-Rouge est envoyée au dispensaire de Vraignes-en-Vermandois. Alors qu’elle tente de mener à bien sa mission, la vision des enfants qui succombent dans la rue l’obsède. Une ambition se forme et prend bientôt toute la place : elle doit bâtir une maison pour les protéger. Lorsqu’elle franchit le seuil de la sublime abbaye de Valloires, Mademoiselle Papillon est convaincue d’approcher son rêve.

Ce roman mêle le destin de deux infirmières et met en lumière une femme exceptionnelle : Thérèse Papillon, qui a sauvé des milliers d’enfants et a été reconnue Juste parmi les Nations. Après avoir mené une véritable enquête – en néonatologie mais aussi auprès de ceux qui ont connu Thérèse Papillon –, Alia Cardyn livre un hommage sensible et lumineux aux femmes qui ont l’audace d’incarner le changement.

 

Mon avis :

 

 Avec beaucoup de sensibilité et d'émotions, Alia Cardyn nous fait partir à la rencontre de deux femmes inoubliables et bouleversantes. Il y a d'abord Gabrielle, une jeune femme qui travaille en néonatologie. Gabrielle ne va pas bien. Elle n'est pas heureuse mais n'a pas la force et ne sait pas comment s'y prendre pour faire changer les choses. Elle encaisse chaque jour comme une épreuve, un coup supplémentaire. Elle se sent impuissante face à la cruauté de la vie qu'elle observe quotidiennement dans la petite salle où elle travaille. Elle prend son rôle tellement à coeur qu'elle en oublie de vivre. Chaque défaite, chaque bébé qu'elle n'a pas pu sauver la fait tomber un peu plus encore et elle sombre peu à peu sans que personne - ou presque - ne s'en rende compte. Ce qui va faire bouger les choses, c'est un manuscrit arrivé entre ses mains. Un manuscrit qui raconte l'histoire de Mademoiselle Papillon, une infirmière qui a consacré sa vie aux autres et a sauvé des milliers d'enfants en créant un lieu plein de sérénité pour les accueillir, les protéger et les remettre sur pied. Impossible de ne pas admirer cette femme qui s'est battue pour faire changer et avancer les choses. Au fil de sa lecture, Gabrielle va reprendre espoir et entrevoir la lumière au bout du tunnel. Peut être qu'elle aussi peut faire quelque chose pour ses petits protégés... Ses démarches, cette force qu'elle va réussir à puiser en elle-même et dans l'histoire de Thérèse Papillon vont avoir des répercussions sur beaucoup de monde y compris sur elle-même.

 

 J'ai beaucoup aimé ce roman. Thérèse Papillon a réellement existé. Alia Cardyn s'est passionnée pour son histoire après une visite à l'abbaye de Valloires et s'est documentée sur le sujet en interrogeant notamment des personnes l'ayant connu. Elle a ensuite imaginé des situations et les pensées du personnage pour que nous puisions nous rendre compte de la bonté de cette femme reconnue Juste parmi les Nations. Le personnage de Gabrielle est totalement fictif mais semble pourtant plus vrai que nature. J'ai été très touchée par ces deux portraits : celui d'une femme animée par la bonté et son envie d'aider les autres et celui d'une femme pleine de bonnes intentions qui se noie et va se révéler beaucoup plus forte que ce qu'elle imaginait. Pour tout vous dire, cette lecture a été assez éprouvante car elle m'a vraiment remué. L'état d'esprit de Gabrielle est si bien décrit que j'ai parfois eu l'impression que j'allais me noyer avec elle. Heureusement, dans ces moments-là, tout comme elle le fait avec le personnage de Gabrielle, Mademoiselle Papillon est là pour nous relever, pour nous dire "Bats-toi ! Tu en es capable ! Tu es forte ! Tu peux le faire !" Je trouve que c'est un livre qui fait passer un beau message qui peut s'appliquer à toutes sortes de situations et c'est là toute sa puissance. On y puise du courage.

 

 J'ai également été très sensible à la manière dont elle nous parle de la néonatalogie que ce soit du côté du personnel ou bien du côté des parents. Il y a beaucoup de justesse, d'amour, de sensibilité et de bienveillance. L'écriture d'Alia Cardyn est vraiment très agréable, pleine de poésie et de délicatesse. C'est un roman profondément optimiste, plein de lumière et d'humanité. Un bel hommage rendu à ceux qui consacrent leur vie aux autres mais aussi une lecture qui nous pousse vers l'avant, nous donne force et courage et l'envie de s'ouvrir un peu plus aux autres...

 

 

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2020-09-03T13:07:04+02:00

Comme un homme

Publié par MyaRosa

Florence Hinckel

64 pages, éditions Nathan, septembre 2020

Quatrième de couverture :

Il était parti dès qu'il avait su, mû par un instinct animal. Juste se protéger du froid, juste saisir la carabine de chasse au passage, et juste une pensée en tête.
Je vais le tuer
.

 

Mon avis :

 

 Encore un récit prenant et percutant de la collection "Court toujours" qui est décidément une valeur sûre ! J'ai adoré cette histoire. On ne sait pas trop de quoi il s'agit ni où on met les pieds, mais on est tout de suite embarqué dans une aventure périlleuse et on sait qu'on n'en sortira pas indemne.

 

 C'est l'histoire d'un adolescent et de sa mère. Un terrible secret de famille va ressurgir. Il pourrait faire voler en éclats la confiance qu'ils ont l'un pour l'autre ou au contraire les rapprocher et les rendre  fiers l'un de l'autre. Quel chemin vont-ils choisir ? Il y a la route bien dégagée de la haine et de la vengeance, mais il y a peut être un autre chemin moins évident ? Quel choix vont-ils faire ?

 

 J'ai beaucoup aimé cette histoire et le fait qu'elle se passe dans un décor sauvage et grandiose qui lui donne un impact plus fort encore. J'ai aimé ressentir toutes les émotions qui traversent le personnage principal, partager ses doutes et ses décisions, le voir devenir un homme. La relation entre la mère et son fils est touchante. Les mots sont forts. C'est un roman court mais intense et marquant. A découvrir absolument !

 

 

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2020-09-03T08:35:53+02:00

Son Héroïne

Publié par MyaRosa

Séverine Vidal

64 pages, éditions Nathan, septembre 2020

L'histoire :

Rosalie vient en aide à Jessica, agressée dans le tram. Elle la raccompagne chez elle, revient le lendemain demander des nouvelles, s'accroche. Petit à petit, la vie de Jessica vire au cauchemar...

 

Mon avis :

 

 C'est aujourd'hui que sortent les 6 titres de la nouvelle collection des éditions Nathan ("Court toujours") qui propose de courts romans percutants à destination des adolescents et jeunes adultes. Une application à télécharger permet d'accéder à la version numérique et à la version audio du livre. Une bonne manière de rendre la lecture plus accessible ! Je suis très emballée par le concept et ne manquerai pas de vous reparler de cette collection. Pour plus d'infos, rendez-vous ici et .

 

 Pour débuter ma découverte, j'ai choisi le récit de Séverine Vidal. C'est l'histoire d'une jeune fille qui se fait aborder dans le tram par un homme désagréable qui ne semble pas comprendre le mot "non". La jeune fille ne sait pas trop comment s'en débarrasser, surtout que les autres passagers font comme s'ils ne remarquaient rien, jusqu'à ce qu'une femme lui vienne en aide. Reconnaissante, la jeune fille tient à la remercier sans se douter qu'elle met les pieds dans un terrible engrenage...

 

 Difficile de parler de ce livre sans trop en dire, mais franchement j'ai adoré ! C'est très bien écrit et on se laisse tout de suite emporter par l'histoire sans trop savoir où l'on va. Il n'y a pas de longueurs, c'est addictif et plein de rebondissements. L'atmosphère est inquiétante, pesante et en même temps hypnotique. Je suis sûre que c'est un livre qui pourrait séduire les ados et jeunes adultes. Mission accomplie ! Je suis déjà impatiente de me plonger dans les autres titres de la collection et de découvrir d'autres romans de Séverine Vidal notamment "Soleil glacé" dont on m'a dit beaucoup de bien.

 

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2020-07-14T08:12:50+02:00

La Part des anges

Publié par MyaRosa

Bruno Combes

372 pages, éditions Michel Lafon, juin 2020

L'histoire :

Lisa a perdu le goût de vivre depuis la mort accidentelle de son fils. Avec son mari et sa fille, elle quitte Paris pour s’installer dans une ferme isolée au fin fond du Périgord, La Part des Anges, dans l’espoir de se reconstruire. En vain… Jusqu’au jour où Lisa découvre, niché dans le grenier de la vieille bâtisse, le journal d’Alice qui a vécu à La Part des Anges quatre-vingts ans auparavant. Page après page, Alice y raconte toutes les épreuves que la Seconde Guerre mondiale lui a fait traverser, de son mari déporté en Allemagne aux pires souffrances qu’elle a dû endurer pour assurer la sauvegarde de sa famille. Deux âmes égarées vont ainsi se rencontrer à l’abri des murs de ce lieu mystérieux. Devant le courage d’Alice, Lisa trouvera-t-elle la force de se reconstruire ?

DEUX EPOQUES... DEUX FEMMES... UNE LEÇON DE VIE ET D’ESPOIR

 

Mon avis :

 

 J'étais impatiente de découvrir ce livre qui semblait réunir tout ce que j'aime, mais je suis finalement restée un peu sur ma faim. C'est un roman très agréable à lire. Les pages défilent toutes seules et on arrive à la fin sans avoir vu le temps passer, mais il m'a manqué quelque chose.

 

 J'ai été sensible à l'histoire d'Alice et à La Part des anges qui est un personnage à part entière de l'histoire, mais j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à Lisa. Elle est tellement fermée, tellement repliée et centrée sur elle-même que j'ai eu du mal à la trouver sympathique. Bien sûr, elle a ses raisons, mais j'ai eu beaucoup de mal à comprendre ses choix, notamment celui de confier sans arrêt sa fille à une parfaite inconnue qu'elle n'aime pas du tout et qui ne lui inspire pas confiance. De toutes façons, c'est quelque chose qui n'engage que moi mais bien souvent dans les romans qui alternent passé et présent je suis plus sensible au passé et ça a encore été le cas ici. J'ai trouvé l'histoire d'Alice poignante et passionnante alors que le quotidien de Lisa m'a ennuyé et j'ai trouvé les dialogues et ses relations avec les autres assez superficiels. Pour moi, ça sonnait faux. Il n'y a finalement qu'à la toute fin du livre que je me suis attachée à elle.

 

 Néanmoins, j'ai beaucoup apprécié les descriptions du Périgord et cette nouvelle vie idyllique à la campagne qui fait vraiment rêver. J'ai aimé me plonger avec Lisa dans les lettres échangées par Alice et Gabriel et dans le carnet d'Alice même si là encore, je crois que j'en attendais plus. Je m'attendais à être emportée dans un tourbillon d'émotions et finalement je suis restée un peu en dehors. C'était un peu trop gentil, un peu trop convenu et un peu trop prévisible à mon goût. Les passages philosophiques ne m'ont pas convaincu non plus. J'aurais aimé être plus surprise par la tournure prise par l'histoire, même si j'ai trouvé la fin touchante.

 

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2020-06-20T07:06:57+02:00

L'île aux enfants

Publié par MyaRosa

Ariane Bois

218 pages, éditions Charleston, mai 2020

Présentation de l'éditeur :

Pauline, six ans, et sa petite soeur Clémence coulent des jours heureux sur l'île qui les a vues naître, la Réunion. Un matin de 1963, elles sont kidnappées au bord de la route et embarquées de force dans un avion pour la métropole, à neuf mille kilomètres de leurs parents. À Guéret, dans la Creuse, elles sont séparées.

1998 : quelques phrases à la radio rouvrent de vieilles blessures. Frappée par le silence dans lequel est murée sa mère, Caroline, jeune journaliste, décide d'enquêter et s'envole pour la Réunion, où elle découvre peu à peu les détails d'un mensonge d'État.

À travers l'évocation de l'enlèvement méconnu d'au moins deux mille enfants réunionnais entre 1963 et 1982, dans le but de repeupler des départements sinistrés de la métropole, Ariane Bois raconte le destin de deux générations de femmes victimes de l'arbitraire et du secret.

 

Mon avis :

 

 Avant de découvrir ce roman, je n'avais jamais entendu parler de cette histoire dramatique qui n'est pourtant pas si ancienne. Des années 1960 jusqu'au années 1980, des milliers d'enfants réunionnais ont été retirés de leurs familles sous divers prétextes et mensonges et envoyés en métropole pour repeupler certaines régions et souvent servir de main-d'oeuvre gratuite. A travers le récit fictif de deux soeurs séparées à leur arrivée en France, Ariane Bois nous fait découvrir cette sombre affaire et rend un hommage poignant à ces enfants qui ont été privés de leur innocence et de leur identité et à ces familles brisées et manipulées par l'Etat.

 

 Impossible de rester de marbre face à cette histoire. Impossible de ne pas être sensible au sort de Pauline et de Clémence que l'on transporte d'un endroit à un autre sans qu'elles n'aient pu dire au revoir à leur famille ou obtenir la moindre explication. Et que dire de Gaëtan et du triste sort qui l'attend en métropole ? Tant de violence et de manque de considération pour ces familles modestes et ces enfants qui n'ont rien demandé et vont devoir se construire tant bien que mal sur des mensonges, des doutes et des questions sans réponse.

 

 J'ai été totalement happée et choquée par cette histoire et j'ai lu ce livre d'un bout à l'autre en retenant difficilement mes larmes. Quel gâchis ! Quelle honte ! Il faudrait faire lire ce livre à tout le monde pour que ces faits sortent de l'ombre et que cette histoire ne soit jamais oubliée. J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Ariane Bois ainsi que la construction de ce livre et la sensibilité avec laquelle est abordée la quête identitaire de ces enfants qui sont partagés entre l'envie et la peur de connaître la vérité. Les descriptions de la Réunion m'ont transportée jusque là-bas et j'espère voir un jour de mes propres yeux les lieux décrits au fil des pages.

 

 

 Une lecture poignante et révoltante qui ne peut laisser personne indifférent.

 

 

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2020-06-11T13:02:35+02:00

Du rififi au Camboudin

Publié par MyaRosa

Maude Mihami

242 pages, éditions NiL, juin 2020

L'histoire :

"Et zut ! Il était perdu. Désiré entendait déjà les commentaires de son prédécesseur derrière son dos : "Il va pas tenir deux semaines, c'est moi qui vous l'dis ! On va l'retrouver crevé au fond d'un bois."


1974. Le Camboudin est un petit village breton bien tranquille. Mais l'arrivée de Désiré Diallo, un jeune médecin noir, va venir tout bouleverser. Entre le patois local qu'il ne comprend pas, une biquette en chaleur qui bêle toutes les nuits et une vieille ivrogne solitaire, il aura fort à faire pour trouver sa place ! Heureusement, il rencontrera Alfréd, un jeune garçon pas comme les autres, pourvu d'une imagination débordante et d'un courage sans bornes.

 

Mon avis :

 

 Après m'être régalée avec "Les Dix Voeux d'Alfréd" et "Les Amours d'Alfréd", j'avais hâte de retourner au Camboudin et de retrouver Nénette, Tophile, Gégène, les deux Alfred et les autres. Ce tome tient toutes ses promesses. Cette fois encore, j'ai pris un plaisir fou à suivre les aventures de tout ce petit monde. J'ai pris mon temps pour lire ce livre car je n'avais pas du tout envie de quitter les personnages. Sachez qu'il est parfaitement possible de lire ce livre sans avoir lu les deux précédents, mais c'est tellement chouette que vous aurez forcément envie de lire les trois !

 

 Dans sa trilogie, Maude Mihami dresse le portrait d'une petite communauté rurale dans les années 1970. Tous ces gens que l'on rencontre au fil des pages ont une vie très modeste, ont une manière de s'exprimer bien à eux et ont presque toujours un verre et une bouteille à portée de main, mais ce sont surtout des gens simples et honnêtes qui ont le coeur sur la main. On s'attache irrémédiablement à eux, au point d'avoir l'impression de faire partie de ce monde, et on voudrait ne plus jamais les quitter.

 

 C'est pétillant, drôle, émouvant et plein de vie ! L'écriture est savoureuse. On en voudrait encore ! Il était peut être risqué d'en faire une trilogie et pourtant l'auteure a relevé le défi haut la main. Loin de s'essouffler, l'univers d'Alfréd est de plus en plus drôle et de plus en plus émouvant. J'ai adoré suivre l'évolution des personnages, apprendre à connaître ceux qui de prime abord m'étaient moins sympathiques et découvrir sous un autre jour ceux que je pensais avoir cerné. J'ai adoré Désiré, nouveau personnage de ce tome, dont l'arrivée vient pimenter la vie au Camboudin et qui va par la suite apporter beaucoup de sérénité et de fraîcheur et se faire une place dans ce petit village breton. Beaucoup de rebondissements dans ce tome mais surtout beaucoup d'amour et d'émotions. La fin est parfaite même si ça m'a brisé le coeur de devoir dire au revoir à ces personnages que j'aime tant. J'ai refermé ce livre avec des larmes plein les yeux mais aussi avec le sourire jusqu'aux oreilles.

 

 

 Merci Maude Mihami pour cette magnifique trilogie. Fan de la première heure, je n'ai pas fini d'encourager les gens à découvrir Alfréd et le Camboudin pour qui j'ai une affection particulière. Cette trilogie m'a rendue nostalgique, m'a fait rire et sourire un nombre incalculable de fois, m'a fait pleurer et m'a sincèrement émue. Elle aura toujours une place à part dans ma bibliothèque et dans mon coeur.

 

"Le gosse avait la bouche pleine de mots, ça débordait de partout." (page 27)

"C'est un miracle, ce gosse. [...] Il est plein d'joie et pis il en donne aux autres. Comme si qu'y f'sait exprès d'voir le beau dans le moche." (page 92)

"Cet air sévère sur sa face ronde, ça collait pas. Autant tartiner du miel sur du pain sec." (page 95)

 

 

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2020-05-23T16:49:37+02:00

Les Amours d'Alfréd

Publié par MyaRosa

Maude Mihami

252 pages, éditions NiL, mai 2019

L'histoire :

1970, Le Camboudin, petit village breton. Alfréd, dix ans, aime les cow-boys (beaucoup), les gâteaux (à la folie) et son vénérable papi (passionnément). Il vit avec son chien Biscotte, sa mère qui picole (moins qu'avant !) et Alfred-le-Vieux, son grand-père adoré qui jure aussi bien qu'il prépare le pâté de ragondin. Le jour où une nouvelle institutrice, Mlle Annie, arrive à l’école, rien ne va pas plus au Camboudin : le cœur d’Alfréd s’emballe – et avec lui celui des autres habitants. Quand l’amour se mêle à la trouspignôle, c’est toute la vie du village qui est chamboulée.

 

Mon avis :

 

 Qu'il est bon de retourner au Camboudin déguster les bons gâteaux de Nénette et refaire le monde en buvant de la trouspignôle en bonne compagnie ! Dans cette suite (que l'on peut  lire sans avoir lu "Les Dix Voeux d'Alfréd"), on retrouve avec énormément de plaisir les habitants de ce petit village breton, on s'amuse de leurs petits désaccords et on suit avec plaisir leurs histoires d'amour. Car l'amour, même s'il ne se dit pas, est partout au Camboudin ! Il n'y a qu'à voir Alfréd et son grand-père, aussi touchants l'un que l'autre, qui aiment plus que de raison...

 

 

 Des personnages truculents au franc parler irrésistible qui nous touchent en plein coeur. Beaucoup de simplicité et d'authenticité. La vie, la vraie, avec son lot de douleurs et de déceptions mais aussi ces petites bulles de bonheur qui éclatent sans crier gare. C'est rafraîchissant et tellement charmant ! On rit, on a le coeur qui palpite et il y a quelque chose qui se noue entre les personnages et le lecteur. On se sent privilégié de connaître ce petit monde, on a l'impression de faire partie de cette famille et on n'a pas du tout envie de la quitter. Beaucoup d'émotions, d'humour et de tendresse dans ce roman, des révélations inattendues et des moments qui nous serrent le coeur ou nous donnent envie de rire aux éclats. C'est un roman qui fait du bien, qui se savoure comme un caramel au beurre salé et nous replonge en enfance instantanément, qu'on ait des points communs ou non avec les personnages. C'est un roman qui célèbre les petits plaisirs de la vie, les relations intergénérationnelles, l'amour et l'amitié. On aurait tort de s'en priver ! J'ai adoré !

 

Merci à Maude Mihami pour toutes ces émotions et ces bons moments et merci à Manon Bucciarelli pour ces couvertures géniallissimes qui collent si bien au petit monde d'Alfréd. Je suis fan !

 

Bonnes nouvelles !

Ce roman sortira en poche le 11 juin prochain et le même jour on retourne au Camboudin avec une troisième histoire d'Alfréd ! Elle est pas belle, la vie ?

 

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2020-04-24T16:47:46+02:00

Le Goût sucré de la peur

Publié par MyaRosa

Alexandre Chardin

176 pages, Magnard Jeunesse, février 2016

L'histoire :

Louise n’est pas du genre à passer ses journées à se vernir les ongles en rose ou à regarder les mouches voler. Alors quand elle comprend que son frère Joseph et sa bande préparent une expédition super-hyper-méga dangereuse, elle les harcèle jusqu’à ce qu’ils acceptent de la prendre avec eux. La voilà ainsi embarquée avec « le clan » vers le jardin de celle que tout le monde appelle « L’Ortie » : une vieille dame dont la mine inquiétante et la maison sinistre terrorisent les enfants depuis des générations. Son potager regorge de fraises juteuses et de radis croquants, dont Joseph et sa bande aiment se régaler, le visage masqué et le cœur battant. Pourtant, ce jour-là, Louise n’est pas très à l’aise. Et si cette dame n’était pas la sorcière que chacun semble vouloir qu’elle soit ?

 

Mon avis :

 

 Quel bonheur, ce roman ! Il a le goût sucré de la peur, mais aussi le parfum des souvenirs et la douceur des vacances d'été... toutes ces choses propres à l'enfance qui restent ancrées en nous toute notre vie. Alexandre Chardin arrive à nous faire rajeunir et à nous faire passer du rire aux larmes avec une facilité déconcertante. Quel tourbillon d'émotions !

 

 L'histoire de Jeanne m'a beaucoup émue et j'ai adoré Louise. On parle de beaucoup de choses, dans ce roman : des petits bonheurs simples, du temps qui passe, de l'insouciance des plus jeunes, des blessures qui ne guérissent jamais tout à fait, de la solitude, des endroits dans lesquels on se sent bien, des relations frères-soeurs pas toujours simples, du jardinage, de la lecture, de l'amitié et des liens intergénérationnels. Il y a beaucoup de mystères et de secrets autour de Jeanne. Comme Louise, on a envie d'en savoir plus. C'est un livre qui encourage à ne pas se fier aux apparences, à sortir un peu de sa bulle et qui donne envie de s'intéresser davantage aux autres. J'ai aime le fait que l'auteur ne soit pas du tout moralisateur mais regarde avec bienveillance et amusement les petites bêtises des enfants.

 

 C'est avec beaucoup de plaisir que l'on se laisse porter par cette histoire pleine d'authenticité, d'émotions et de poésie. J'ai aimé la pureté et la sagesse de Jeanne et voir la petite Louise prendre de plus en plus confiance en elle et écouter son coeur. Il y a aussi quelque chose de très touchant dans cette fratrie. Le frère et la soeur ne sont pas très proches au début du livre, leurs âges n'aident pas, mais ils vont finir par se voir autrement l'un l'autre, par apprendre à se connaître eux-mêmes et par se rapprocher. C'est un livre qui donne vraiment envie de regarder autour de soi, de prendre soin des autres et de la nature. Il y a beaucoup de bienveillance et d'altruisme dans ces pages. Cela donne envie de s'ouvrir aux autres. C'est un roman qui fait du bien, qui peut plaire à tout âge et que l'on referme avec le sourire et les larmes aux yeux. Ne passez pas à côté !

 

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Des vacances d'Apache

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2020-04-04T10:01:00+02:00

Né d'aucune femme

Publié par MyaRosa

Franck Bouysse

354 pages, La Manufacture de livres, janvier 2019

L'histoire :

« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile ». - Et alors, qu'y-a-t-il d'extraordinaire à cela ? Demandais-je. - Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés. - De quoi parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose. Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquelles elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.

 

Mon avis :

 

 Franck Bouysse nous offre un roman choral puissant et d'une intensité dramatique inégalable et parfaitement maîtrisée. L'histoire de Rose, terriblement violente, vous prend aux tripes et vous serre le coeur sans plus jamais vous lâcher. Je suis scotchée par la virtuosité de Franck Bouysse, par son écriture remarquable à la fois pleine de noirceur et de poésie, par cette histoire terrible, par ses personnages crédibles et authentiques auxquels on s'attache sincèrement ou qu'on déteste profondément. L'histoire est tellement triste et terrible qu'on se sent presque gêné de dire qu'on a aimé la lire, et pourtant...

 

 J'ai eu un peu de mal avec les premières pages. J'ai eu peur que l'histoire soit un peu trop centrée sur la religion, mais dès que Rose prend la plume pour nous raconter sa triste histoire, j'ai été totalement absorbée par ma lecture au point de ne plus pouvoir m'en détacher. A chaque fois que je reposais le livre ou que je fermais les yeux pour m'endormir, l'histoire de Rose revenait me hanter. Je ne m'attendais pas à tant de noirceur, de violence et d'émotions. C'est un roman qui parle de courage, de force, de lâcheté, de maternité, d'identité, de la complexité des relations entre les êtres, du mal, des moyens de s'évader du réel, des remords, de la vie et de la mort...

 

 Tellement de misère et de désespoir dans ces pages... Tellement de courage et de force aussi. C'est noir, terriblement noir et en même temps tellement juste dans le propos, dans cette vision de la vie pessimiste et dramatique. Ce roman m'a fait mal. Il m'a vraiment frappé au coeur et m'a tordu le ventre. J'en ai mal dormi, j'en ai pleuré et rarement un livre ne m'aura retourné l'esprit à ce point. Tout le long, dans toute cette noirceur dont ressort tout de même beaucoup d'humanité, j'ai espéré qu'il y aurait une lueur d'espoir. Je ne vous dirais pas ce qu'il en est, mais je peux vous dire que j'ai sincèrement et profondément aimé cette lecture et je sais que je ne l'oublierai jamais.

 

 Il y a des livres qui restent, des histoires qui marquent plus que d'autres et celui-ci en fait assurément partie. Autant pour son histoire que pour l'écriture absolument magnifique et foudroyante de Franck Bouysse. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis retournée en arrière pour relire des passages que je trouvais sublimes. Terriblement tristes ou très noirs, mais sublimes. Et puis franchement, comment oublier Rose ? Parler de ce livre fait tout remonter et je me sens encore bouleversée. Si vous aimez les livres qui vous bousculent et vous marquent, voilà ce qu'il vous faut, mais il ne faut pas avoir peur de souffrir car vous n'en sortirez pas indemnes. Et pourtant, croyez-moi, ce n'est rien comparé à la souffrance infligée aux personnages de ce très beau livre...

***

"Inspirer la pitié à quelqu’un, c’est faire naître une souffrance pas vécue dans un cœur pas préparé à la recevoir, mais qui voudrait pourtant bien en prendre une part, sans en être vraiment capable. La pitié, c’est le pire des sentiments qu’on peut inspirer aux autres. La pitié, c’est la défaite du cœur."

 

"[...] ce n'est pas la vie que l'on offre au final, mais une mort en germe."

 

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A la grâce des hommes

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2020-03-30T15:10:05+02:00

Tu comprendras quand tu seras plus grande

Publié par MyaRosa

Virginie Grimaldi

480 pages, Le Livre de Poche, mai 2017

L'histoire :

A 32 ans, Julia, psychologue ne croit plus au bonheur. Après avoir perdu successivement son père, son fiancé et sa grand-mère, elle se laisse aller sans réagir. Jusqu'au jour où elle répond, sur un coup de tête, à une offre d'emploi de thérapeute en maison de retraite à Biarritz.

 

Mon avis :

  Virginie Grimaldi écrit des livres qui font du bien. Véritables antidotes à la morosité, ses romans apportent un souffle de fraîcheur partout où ils vont et nous soufflent à l'oreille qu'il faut profiter de la vie à chaque instant. De l'humour, de l'amour, beaucoup de sensibilité, de générosité et d'émotions, voilà le cocktail dont nous avons tous besoin en ce moment alors franchement, pourquoi s'en priver ? Je me suis prescrit pour ce confinement une cure de Virginie Grimaldi.

 

 Cette fois encore, j'ai adoré ! Ca a été un vrai plaisir de suivre Julia qui ne sait pas trop où elle va, et de la voir grandir et s'épanouir aux côtés des pensionnaires des Tamaris. Ce qui m'a plu, surtout, c'est le réalisme et la crédibilité de l'histoire et des personnages. Dans beaucoup de romans feel good, l'héroïne est au plus mal et devient la femme la plus heureuse du monde avant la fin du livre. Ce n'est pas le cas avec les romans de Virginie Grimaldi. On ne passe pas du noir au blanc comme ça, en claquant des doigts. D'ailleurs, ce n'est jamais ou tout blanc ou tout noir. Pour être heureux, il faut accepter que tout ne soit pas parfait. Il y aura forcément des hauts et des bas, des peines et de la joie dans nos vies. On ne peut pas modifier le passé, on ne peut pas prédire le futur, mais on peut décider de profiter du présent. J'aime cette manière de voir les choses.

 

 J'ai beaucoup aimé ce roman. L'humour de l'auteure est absolument irrésistible ! Elle a vraiment un truc à elle. On reconnaît tout de suite que c'est du Virginie Grimaldi et il y a quelque chose d'un peu intime qui se noue entre elle et le lecteur. Je crois que c'est la première fois que je ressens ça. J'ai l'impression de la connaître, de partager quelque chose avec elle rien qu'en lisant ses livres. J'aime sa spontanéité et son naturel, son audace aussi. J'ai ri à de nombreuses reprises. J'ai adoré le choix et la justesse des mots. J'ai aimé les rebondissements et la manière dont ils arrivent.  Je me suis attachée aux personnage comme si je les connaissais et je ne m'attendais pas à être si touchée par leurs histoires. C'est une belle surprise et je sens que je n'ai pas fini de rire et de pleurer avec les autres romans de l'auteure qui sont déjà dans ma PAL. D'ailleurs, si vous voulez me conseiller un roman en particulier, n'hésitez-pas !  Merci Mme Grimaldi pour ce beau cadeau.

 

 

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2020-03-27T16:09:13+01:00

Ma vie, mon ex et autres calamités

Publié par MyaRosa

Marie Vareille

297 pages, éditions Charleston, mai 2019

L'histoire :

Juliette a un amoureux, un job, un appartement et trente et une paires de chaussures. Mais toutes les bonnes choses ont une fin : du jour au lendemain, elle se retrouve célibataire, chômeuse et sans logement !

Une série de quiproquos rocambolesques la contraint à affronter sa plus grande terreur – l’avion – et à s’envoler pour les Maldives à la poursuite de son ex et de sa mystérieuse nouvelle copine.

Évidemment, là non plus, rien ne se passe comme prévu…

 

Mon avis :

 

 En ce moment, j'ai envie de lectures légères et rigolotes pour oublier un peu l'actualité et ce roman m'a fait un bien fou ! Dès les premières lignes - et le coup des sablés bretons - j'étais conquise ! J'aime énormément l'écriture de Marie Vareille, pleine d'humour et de fraîcheur, et j'ai adoré suivre les (més)aventures de Juliette jusqu'à l'autre bout du monde.

 

 Pauvre Juliette qui perd, du jour au lendemain, tout ce qu'elle croyait solide et stable dans sa vie ! Elle se retrouve, totalement perdue, obligée d'abandonner ses projets et d'envisager une autre suite. Obligée ? Pas sûr... Et si, au contraire, elle faisait tout pour reconquérir l'amour de sa vie et retrouver la vie qu'elle aimait tant ? On suit, avec beaucoup de plaisir, son voyage aux Maldives pour retrouver Nicolas et tous les obstacles auxquels elle va être confrontée.

 

 Bon, d'accord, il y a beaucoup de choses qu'on voit venir, mais franchement ça n'a aucune importance ! J'ai vraiment aimé le personnage de Juliette et tout ce qui lui arrive. C'est un roman qui nous emmène au soleil, nous fait rire et nous fait oublier tout le reste. J'ai visualisé les scènes comme si j'y étais et j'ai passé un très bon moment. La fin m'a beaucoup plu et même si je la trouve parfaite, je serais bien restée encore un peu avec Juliette. C'est vraiment LE livre à emporter pour des vacances à la plage... même virtuelles ! Détente, rires et sourires garantis !

 

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2020-03-23T13:44:10+01:00

Le Parfum du bonheur est plus fort sous la pluie

Publié par MyaRosa

Virginie Grimaldi

413 pages, Le Livre de Poche, mai 2018

L'histoire :

«  Je veux qu’on divorce. »
Il aura suffi de cinq mots pour que l'univers de Pauline bascule.
Installée avec son fils de quatre ans chez ses parents, elle laisse les jours s'écouler en attendant que la douleur s'estompe. Jusqu'au moment où elle décide de reprendre sa vie en main.
Si les sentiments de Ben se sont évanouis, il suffit de les ranimer.
Chaque jour, elle va donc lui écrire un souvenir de leur histoire. Mais cette plongée dans le passé peut faire resurgir les secrets les plus enfouis.

 

Mon avis :

 

 Virginie Grimaldi me fait mourir de rire sur les réseaux sociaux depuis un bon bout de temps. J'ai suivi le succès de ses livres et l'enthousiasme sans bornes de ses lecteurs en me disant que j'aimerais forcément ses romans. Je les ai d'ailleurs tous achetés quand ils sont sortis. Pourtant, je ne sais pas trop pourquoi, j'ai attendu jusqu'à aujourd'hui pour me plonger dans celui-ci. Peut être qu'à force d'en entendre parler, j'avais peur d'être déçue... Quelle bêtise ! J'ai adoré du début à la fin et j'y ai retrouvé l'humour, la fraîcheur et la tendresse que j'aime tant dans les messages postés par l'auteure sur facebook ou instagram.

 

 Pour tout vous dire, j'ai tellement aimé que je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas par où commencer pour vous exprimer tout ce que j'ai ressenti en lisant ce livre. Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai apprécié chaque phrase et même chaque mot des 413 pages de ce livre. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi rapidement. Je ne pouvais plus m'arrêter. J'avais envie de continuer à suivre Pauline. J'avais envie de savoir, de comprendre. Je me suis attachée aux personnages comme s'ils faisaient partie de ma famille ou de ma vie et je n'avais aucune envie de les quitter.

 

 Certains passages m'ont vraiment brisé le coeur et, comme Pauline, j'aurais voulu les oublier, pouvoir changer les choses, arranger tout cela. Et pourtant, j'ai vraiment aimé le fait que l'auteure ne tombe jamais dans le cliché ou la facilité. Quel roman magnifique ! Tout sonne juste et résonne intensément en nous. Au fil des pages, j'ai ri, j'ai eu envie de crier, de pleurer, je me suis sentie triste, bien, apaisée mais aussi en colère et il y a longtemps que je n'avais pas ressenti ça avec un livre. Merci du fond du coeur, Virginie, pour ce tourbillon d'émotions, cette histoire triste et belle à la fois que je n'oublierai jamais. Vous m'avez touchée en plein coeur et j'avais presque oublié qu'un livre pouvait faire cet effet-là...

 

 

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