Seuls les poissons
Françoise Kerymer
Catégorie(s) : Littérature française - Roman contemporain - Saga familiale
Edition / Collection : Pocket
Date de parution : 24 octobre 2013
Nombre de pages : 475
Prix : 7,60€
L'histoire :
À Paris, Marie ressasse des pensées solitaires. Alex, son mari, a rejoint Corfou pour se consacrer au piano, et ses filles ont leurs propres défis à relever. Sarah, mère célibataire, dirige seule l'entreprise familiale depuis la disparition de son compagnon. Quant à Elsa, son « petit phare de l'autre côté de l'Atlantique », elle a intégré une unité de recherche en médecine. Mais le passé refait brutalement surface. Et de Paris à New York, de Corfou à la Bretagne, ce sont les vies de tous les membres de la famille qui vont soudain basculer.
Intriguée par la présentation de ce roman et charmée par cette jolie couverture, je me suis plongée dans ce livre sans trop savoir à quoi m'attendre. J'ai tout de suite beaucoup aimé la façon dont Françoise Kerymer a construit son récit et nous présente ses personnages. Nous faisons la connaissance de toute une famille. Ils sont tous meurtris par un même drame : la disparition brûtale et mystérieuse de l'un d'entre eux. Ce personnage absent est totalement sublimé et placé au coeur de l'histoire. Chaque personnage semble enfermé dans sa bulle, isolé. Ils ont tous besoin de se retrouver et recherchent finalement un but, quelque chose qui donnerait un sens à leur existence. Comme si leur vie avait défilé à toute vitesse et qu'ils s'étaient perdus en chemin. Certains ont besoin de partir à l'autre bout du monde tandis que d'autres préfèrent leur confort et la sécurité de la stabilité. C'est assez padoxal car on a vraiment l'impression qu'ils s'isolent d'eux même, et en même temps, il souffre tous de leur solitude et du manque de quelqu'un. Le récit navigue entre les différents personnages sur plus d'une année. On les voit évoluer et se chercher au fil des saisons et on voyage avec eux entre Paris, Corfou, la Bretagne, New York et les Antilles.
J'ai dévoré la première moitié du livre. Je trouvais le récit hypnotique et l'écriture de l'auteur délicieuse, pleine de poésie et de charme. Néanmoins, mon enthousiasme est retombé d'un seul coup. Vers la moitié du roman, j'ai commencé à trouver le temps long et à me lasser des personnages. Même s'ils sont tous bien construits et qu'on se reconnaît un peu en eux et même s'il faut forcément du temps pour se reconstruire, j'ai trouvé que ça stagnait et qu'il ne se passait pas grand chose. Le récit est tiré en longueurs et j'ai fini par m'ennuyer. Concernant les personnages, ils m'ont, pour la plupart, beaucoup plu. J'ai beaucoup aimé Marie qui ressent le besoin de faire le vide autour d'elle pour se sentir mieux. J'ai aimé Lise et sa bonne humeur, Sarah et sa détermination et Anne, tellement généreuse. J'ai beaucoup aimé Carlos aussi mais j'ai eu plus de mal à cerner Ahmed et Alex.
En revanche, j'ai adoré tous les passages qui mettent l'Art à l'honneur. La musique et les arts plastiques ont une place capitale dans ce roman comme dans la vie et sont, tout comme l'amitié et l'amour, nécessaires à l'épanouissement. Même si j'ai trouvé que c'était beaucoup trop long, j'ai apprécié beaucoup de choses dans cette saga familiale, notamment l'optimisme et la bonne humeur qui se dégagent des pages. Françoise Kerymer nous invite à profiter de la vie, à prendre soin de soi, à profiter des petits bonheurs simples qui sont à portée de main et à savoir les apprécier à leur juste valeur. Il ne faut parfois que très peu de choses pour se retrouver et reprendre goût à la vie... Elle souligne également l'importance de s'accorder du temps pour soi, d'avoir son jardin secret, ses passions à soi et sa part de liberté. Toutes ces choses qui n'ont l'air de rien et qui sont pourtant, sans aucun doute, les clés du bonheur.
Je ne le savais pas quand je me suis lancée dans cette lecture, mais ce roman est en fait une suite du précédent livre de Françoise Kerymer : "Il faut laisser les cactus dans le placard". Ca ne gêne en rien la lecture de ne pas avoir lu le précédent, mais c'est tout de même important de le savoir. Même si mon avis sur celui-ci est partagé, je pense que je lirai l'autre quand même car ce sont les trois soeurs (Marie, Lise et Anne) qui semblent au coeur de ce roman et elles m'ont, toutes les trois, beaucoup plu.
"Le mystère, les jardins secrets, c'est le parfum de l'amour. Il faut pouvoir rêver l'autre. Le pire de tout, c'est de tout partager..." (page 146)
En quelques mots :
Une saga familiale intéressante qui met l'amour, l'art et l'amitié à l'honneur. J'ai beaucoup aimé les sujets abordés dans ce roman ainsi que la justesse et la finesse avec lesquelles l'auteur les traite. Il est surtout question de recherche de soi et d'épanouissement personnel, de ce besoin de solitude et de liberté présent en chacun de nous et en même temps de la difficulté d'être seul, loin de ceux que l'on aime. Si j'ai beaucoup aimé le thème de ce roman, je l'ai malheureusement trouvé beaucoup trop long à mon goût et je me suis un peu perdue en route. Je suis donc plutôt mitigée sur cette lecture...