Sukkwan Island
(Sukkwan Island)
de David Vann
Catégorie(s) : Littérature américaine - Drame
Edition / Collection : France loisirs
Date de parution : août 2010
Nombre de pages : 219
Prix : 5,25€
L'histoire : Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.
Sukkwan Island est un livre dont on a énormément entendu parler depuis sa sortie et que je voulais absolument découvrir car tout le monde le décrit comme un roman coup de poing, un récit choquant qui ne peut laisser indifférent, et ça, je dois bien avouer que ça m'intrigue toujours... Je ne sais pas trop par où commencer pour vous en parler alors je m'excuse si mon avis est un peu brouillon et décousu mais je ressors de cette lecture avec un sentiment très étrange, déroutant et assez indescriptible.
Jim décide d'emmener Roy, son fils de 13 ans, vivre au milieu de nulle part pendant un an, dans une cabane en bois sur une île d'Alaska dans l'espoir de se rapprocher de lui et d'apprendre à mieux le connaître. S'ensuivent de grandes descriptions sur le début de cette nouvelle vie : le bois à couper, les abris à construire, les poissons à pêcher, les provisions à préserver,... C'est dépaysant mais on sent tout de suite que les choses vont mal tourner, que tout va dégénérer. L'expédition semble avoir été mal préparée et loin d'être heureux de passer plus de temps avec son fils, Jim nous apparaît rapidement comme un être faible, instable et dépressif. On guette le danger à chaque page, il peut venir de partout, des éléments, des animaux sauvages, ou de Jim lui-même. On ne sait pas vraiment à quoi s'attendre mais on est happé par le texte, dans l'attente que quelque chose d'horrible et d'inéluctable se produise. J'ai été totalement hypnotisée par ce texte, passionnée par les descriptions de leur quotidien et en même temps je me sentais un peu coupable d'attendre que le drame arrive enfin. J'avais élaboré toutes sortes d'hypothèses, toutes plus horribles les unes que les autres, mais j'avoue que j'ai été surprise car je ne m'attendais pas du tout à cela.
David Vann est vraiment doué pour semer le doute, nous envoyer sur plusieurs pistes et nous surprendre quand on s'y attend le moins. J'ai été totalement transportée à Sukkwan Island, prisonnière de ce huis clos oppressant, mi-horrifiée mi-fascinée mais dans l'impossibilité totale de sortir de cette lecture. C'est noir, glaçant, écoeurant, violent et révoltant. Les mots sont aussi forts que les faits et l'ambiance est sombre et malsaine. Il est certain que ce livre ne plaira pas à tout le monde. Pour ma part, je ressors de cette lecture sonnée et engourdie mais en même temps, je dois bien reconnaître qu'avec tout ce que j'avais lu ou entendu sur ce livre, j'avais imaginé encore pire, je crois. Oui, je sais, ceux qui l'ont lu vont faire de grands yeux parce que ça pourrait difficilement être pire, mais quand même... J'attendais des révélations chocs, des rebondissements inattendus dans la seconde partie mais je l'ai trouvé finalement logique et sans grande surprise. Malgré tout, j'ai vraiment aimé la construction de ce roman, l'alternance des points de vue et surtout l'atmosphère étouffante et oppressante. Je suis totalement friande de ce genre d'ambiances alors si vous avez des romans de ce genre à me conseiller, je suis preneuse ! Ce n'est pas le genre de roman que l'on oublie sitôt la dernière page tournée. C'est un de ceux qui vous hantent encore bien des années après l'avoir lu. Je sais que je repenserai à Roy, à Jim et à l'île de Sukkwan Island, aussi belle qu'infernale, pendant encore longtemps... Si vous comptez le lire, prévoyez un peu de temps devant vous car il est difficile de le reposer une fois commencé...